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Écrit en 1897 par Stanislaw Przybyszewski (1868-1927), La Gnose du Mal est un pamphlet sur le thème du satanisme et de ses origines en Europe et plus particulièrement en France. Fidèle à l'esprit décadent romantique du 19ème siècle, la prose lyrique de l'auteur s'appuie sur des sources parfois discutables telles que les textes de l'Église catholique et le fameux Malleus Maleficarum pour étayer sa vision du diable, de la sorcière et du sabbat. L'auteur ne semble pas remettre en question les récits relevant de mythes fantastiques ; bien au contraire, il se laisse emporter par une ferveur diabolique pour nous transmettre les abominations les plus exécrables sans se soucier de leur véracité historique. Son intention n'est pas de se faire le biographe du Prince des Ténèbres mais d'en être l'avocat sous couvert d'indignation feinte et de provocations truculentes. Précurseur indéniable du satanisme moderne, ses écrits ont su inspirer un autre auteur illustre, Hanns Heinz Ewers, le dandy controversé dont il était proche. Et l'intérêt crucial de cette prose poétique est certainement de retrouver le temps d'un livre la saveur d'un satanisme fin-de-siècle qui hante encore certains faubourgs parisiens.
Le premier livre que l'on traduit est bien souvent le fait d'un hasard nébuleux et la tendance est d'avancer avec circonspection sans pour autant savoir vraiment où l'on va. Lorsqu'une connaissance de mon réseau en ligne me proposa de faire cette traduction pour une somme modique, c'était en plein confinement et je n'avais pas grand-chose d'autre à faire. Je me lançais donc dans la traduction de ce petit livre, sans signer de contrat, ni discuter des modalités de publication. J'effectuais cette traduction "à l'ancienne" c-à-d sans utiliser d'outils d'aide à la traduction (CAT tools) autre que mon ordinateur et les dictionnaires nécessaires. Je choisis de traduire ce texte sans utiliser de TAO (Traduction Assistée par Ordinateur) du fait que c'était mon premier livre mais surtout parce que la prose du 19ème siècle me semblait mériter un "travail d'époque".
Je m'y consacrais un bon mois à temps plein, les demandes de correction de l'éditeur me parvenaient par email au fur et à mesure que je lui envoyais les premiers drafts. Et bien que je n'approuvais pas toujours les demandes de modification, une traduction étant malgré tout subjective, j'obtempérais du fait que j'étais novice. Le livre fut publié quelques mois plus tard et je constatais que quelques modifications supplémentaires avaient été apportées à mon insu. Je n'avais pas été informée de l'altération de mon travail et j'avais bien conscience que je ne pouvais plus rien y faire. C'est ainsi que je réalisais la fragilité du statut de traducteur, assimilé en France à un statut d'auteur, et surtout la nécessité de prendre certaines garanties par écrit de la part de l'éditeur avant de s'engager dans une traduction.
Cependant, afin de pouvoir présenter une version qui corresponde à mon travail, mettant en valeur mes choix stylistiques que je trouvais plus adapté à un lectorat averti, j'ai repris la traduction en totalité pour la publier en Kindle en traduisant le titre allemand original (Die Gnosis des Bösen - Entstehung und Kult des Hexensabbats, des Satanismus und der Schwarzen Messe: Die Synagoge des Satan) sous le titre :
"La Gnose du Mal : Naissance et culte du sabbat des sorcières, du satanisme et de la messe noire" en omettant "La synagogue de Satan" qui prête à confusion du fait d'ouvrages antisémites parus sous le même titre.
Note sur les droits d'auteur et droits de traduction : Die Gnosis des Bösen - Entstehung und Kult des Hexensabbats, des Satanismus und der Schwarzen Messe: Die Synagoge des Satan est dans le domaine public ce qui signifie que le texte original est libre de droits. En tant qu'auteur les droits de la traduction appartiennent par défaut au traducteur à moins qu'un contrat de vente des droits de la traduction à l'éditeur ne soit signé.